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"Un revenu minimum d'existence pour tous"
dans une économie distributive
C'est le résultat d'une utilisation intelligente de la science, des technologies nouvelles
et d'une volonté politique orientée vers le bonheur des humains
"

(R.M.E.) REVENU MINIMUM D'EXISTENCE  

ARGUMENTS ET OBJECTIONS

 

L'allocation d'un revenu minimum d'existence, sans contrepartie en travail, choque les mentalités. En effet, la plupart des gens admettent difficilement qu'une rémunération soit attribuée à celui qui ne travaille pas, estimant que c'est là le plus sûr moyen de favoriser la paresse et de déresponsabiliser l'individu.

Cela choque notre base culturelle et nos mentalités.

Ne dit-on pas couramment : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front », « tout travail mérite salaire », « la dignité vient du travail, qui ne travaille pas ne mange pas ».

De fait, le revenu du travail est le moyen de contraindre au travail, et c'est ainsi que notre société a appuyé toute reconnaissance sociale sur un lien strict entre revenu et emploi. Mais si notre société s'est organisée en faisant du travail un emploi, progressivement l'emploi est devenu une marchandise et le "sans emploi" un chômeur sur la voie de l'exclusion.

Or ce type d'organisation s'éteint. Et notre société est emportée dans une mutation qui la métamorphose. Notre façon antérieure d'envisager la vie devient caduque. Expliquons-en les raisons en partant du constat.


 
I/ LE CONSTAT  

*        Le travail rémunéré ne concerne qu'une tranche de la population

*        La durée du travail ne cesse de diminuer

*        Le travail devient de plus en plus précaire et intermittent

*        Les revenus du travail n'assurent plus le financement de la protection sociale

*        La dignité de l'homme n'est plus seulement liée au travail

 

 

*      1/ Le travail rémunéré ne concerne qu'une tranche de la population

Si l'on regarde la situation de la population française, sur 60 millions d'habitants il y a moins de 25 millions d'actifs, c'est à dire de personnes exerçant un travail rémunéré déclaré, les seules reconnues comme actives.

Si l'on regarde les classes d'âge, cela représente moins de 60% de la population en âge de travailler. Compte tenu de l'abaissement de l'âge de la retraite, de l'allongement de la durée de la vie et de la scolarité, ce pourcentage ira en augmentant. Par ailleurs, on estime que les 3/5 du travail productif échappent au salariat : travail au noir, travail domestique, éducation, autoproduction, bénévolat.

 

 

*       2/ La durée du travail ne cesse de diminuer

En 1830, la durée annuelle du travail était de 3 200 heures. Elle est tombée à 2800 heures au début du siècle et n'atteint plus aujourd'hui que 1700 heures. Avec l'évolution du progrès technique qui croît en progression géométrique et l'amélioration de l'organisation et du management des entreprises, les réserves de productivité sont considérables. Dès lors, deux modèles de développement sont envisageables ; l'un privilégiant une croissance très forte pour avantager la consommation et la recherche de biens matériels ; l'autre, au contraire, mettant l'accent sur la qualité de la vie et le développement de l'être, option impliquant une augmentation du temps libre et la recherche d'une activité pleinement choisie.

Dans cette deuxième hypothèse, nettement préférable, la durée du travail diminuera encore de moitié dans un avenir relativement proche, le temps consacré au travail perdant progressivement la place prédominante qu'il occupe encore aujourd'hui.

 

*       3/ Le travail devient de plus en plus précaire et intermittent

Nous avons vécu jusqu'alors en faisant se succéder pour tous : études, emploi quasi garanti à durée indéterminée, puis retraite, le tout dans une sorte d'harmonie collective. Or ce cycle de vie bien rythmé tend à disparaître.

Le travail devient de plus en plus intermittent, voire précaire, et les périodes d'emploi alternent avec des phases d'inactivité ou de formation; d'ailleurs chaque individu aura bientôt à apprendre plusieurs métiers dans sa vie. Il faut donc rompre le lien trop strict emploi-revenu qui aliène l'homme au salariat et l'enferme dans ses contradictions : devoir travailler de façon quasi continue alors qu'il devra en permanence affronter le changement.

 

*       4/ Les revenus du travail n'assurent plus le financement de la protection sociale

On le sait maintenant: le nombre de personnes à secourir allant en augmentant, il devient impossible de financer la protection sociale sur les seuls revenus du travail. Il est dès lors indispensable de l'asseoir sur l'ensemble des richesses produites ou, au minimum, sur la totalité des revenus, ce qui enlève à ceux du travail leur quasi monopole en la matière.

 

 

*       5/ La dignité de l'homme n'est plus liée au seul travail

Elle est tout autant fonction du rôle social de la personne. C'est ainsi que Dominique Méda, dans son ouvrage "Le travail, une valeur en voie de disparition" distingue 4 formes d'activité : le travail de production, la participation à la vie collective et associative, la vie familiale et amoureuse. Si participer à ces 4 activités est profondément humain, il ne l'est pas nécessairement d'être salarié.

Dans la Grèce antique et plus récemment chez nous avant la révolution le travail était considéré comme dégradant, voire servile. C'est pourquoi, les nobles ne travaillaient pas. En les obligeant à rentrer dans le rang, la révolution française a fait du travail une valeur unificatrice et libératrice. Mais le travail comme fonction unificatrice, n'est qu'une courte période dans l'histoire de l'humanité.

La référence au travail salarié, pour nécessaire qu'elle soit, ne peut donc servir d'unique critère d'intégration sociale dans une société en crise, où une frange croissante de la population se trouve marginalisée. De ce constat, l'instauration d'un revenu minimum d'existence se justifie donc, aussi bien pour la plus élémentaire justice sociale que pour des raisons économiques.

 

II/ L'IMPERATIF DE JUSTICE SOCIALE

 

Face aux mutations de notre société, on peut envisager deux attitudes.

La première est celle pratiquée dans les pays anglo-saxons plus particulièrement aux Etats Unis. Elle consiste à laisser le marché arbitrer. Puisque la demande de travail est supérieure à l'offre l'ajustement se fera par une baisse des salaires; ainsi tout le monde finira par trouver un emploi.

Mais face à l'implacable loi du marché qui régit la création d'emploi et le niveau des rémunérations s'ajoute l'inévitable intermittence qu'exige les nouveaux modes de production. Sans aucun filet de sécurité, la précarité place les demandeurs d'emploi dans une situation de concurrence effrénée, les obligeants à accepter des offres souvent très inférieures à leurs compétences, si tant est qu'ils arrivent à trouver un emploi et ne se voient pas rejetés dans la misère et le désarroi moral par une trop longue période de chômage.

La deuxième attitude refuse cette éventualité et cherche à faciliter l'émergence d'une société dans laquelle l'homme aura sa juste place afin qu'il vive en tant que personne humaine digne et respectée. Les progrès sociaux réalisés depuis deux siècles ne rendent pas cet objectif illusoire.

Dans une société ayant atteint le niveau de notre richesse, la plus élémentaire justice exige que tout individu appartenant à la communauté dispose, en toutes circonstances, d'un revenu suffisant lui permettant de se loger, de se vêtir et de se nourrir.

On ne vient plus aider celui qui se trouve en difficulté mais on part du principe que le citoyen parce qu'il existe, a droit à un revenu élémentaire qui vient, comme un filet de sécurité, le protéger contre les accidents de la vie.

Cette allocation ne demande aucune justification d'autant que, dans la pauvreté toute démarche a quelque chose de blessant et la dignité se réfugie dans le refus de demander. En cela le revenu minimum d'existence est un facteur d'intégration, car il est pour chacun la traduction monétaire de son appartenance à la communauté. Il concrétise le lien social devant exister entre tous les citoyens.

Ce revenu élémentaire inconditionnel assure à l'homme une nouvelle liberté. Il ne consacre plus la totalité de son temps à gagner sa vie. Il peut retrouver du temps à donner au sens de son existence. Il permet d'investir en l'homme, dans sa richesse, dans son potentiel de créativité. En lui assurant, quoiqu'il arrive, un minimum de capacité financière, c'est renforcer sa position face à ses employeurs c'est aussi lui permettre de mieux choisir ses activités sans mettre en péril sa vie familiale. Ainsi ses périodes d'études, de travail, de participation à des activités sociales collectives, éducatives, pourront plus aisément alterner et se combiner au cours de son existence.

 

 

III/ JUSTIFICATIONS ECONOMIQUES

 

Elles sont multiples et résultent des constats précédemment exposés.

*       1/ Tout individu crée un potentiel d'échange

Tout individu, de par son existence, crée un potentiel d'échanger indépendamment de son action propre. Ainsi le bébé quand il naît génère une activité économique : la clinique, le médecin, les couches, le lait etc.

De cette activité qui rémunère les autres, il a un dividende à recevoir en tant que membre à part entière de la société. Si on ne lui donne pas l'équivalent monétaire de son potentiel d'échange on le tue socialement et la société, par l'activité ainsi perdue en supporte également le coût.

 

 

*         2/ Le niveau de rémunération du travail n'est pas le fruit exclusif de l'effort de chacun

Considérons deux jumelles parfaites ayant reçu la même formation élémentaire mais l'une vivant en Europe du nord, l'autre en Afrique. A compétence et à travail équivalents et, pour un même effort, l'européenne dispose d'un niveau de vie très supérieur à l'africaine, simplement parce qu'elle bénéficie d'un environnement d'organisation sociale, de connaissances de modes de pensée, de réseaux et d'habitudes d'échanges qui conduisent à une productivité du travail très supérieure à celle que connaît l'Afrique.

En fait, la première jumelle hérite du fruit de l'effort des générations antérieures.

Or cet héritage de productivité ne peut être approprié seulement par quelques-uns. Il appartient à la collectivité tout entière. Il doit donc bien être réparti par parts égales entre tous les citoyens d'un même pays.

 

 

*         3/ Le coût de la réduction du travail doit être supporté pour partie par la collectivité

Si, comme il est souhaitable on parvient dans un avenir plus ou moins proche à diminuer de moitié le nombre d'heures de travail, le coût horaire de l'heure travaillée va doubler pour un salaire mensuel supposé équivalent à celui d'aujourd'hui. Aucun inconvénient pour les activités mécanisables où un seul salarié suivra un nombre supérieur de robots assurant à sa place la production. Mais qu'en sera-t-il des activités pour lesquelles l'homme demeure indispensable, en particulier celles où prédominent le contact humain ? Leur coût doublant, elles risquent progressivement de sortir du secteur marchand, voire de disparaître - c'est ce qui se passe actuellement alors qu'elles sont si nécessaires à la qualité de notre vie. Voilà pourquoi au fur à mesure de la réduction de la durée du travail, une partie de l'éventuelle perte de salaire subie par le salarié, pour les heures ainsi supprimées, doit être compensée par la collectivité. C'est en quelque sorte le fruit de la production des robots à répartir par parts égales entre chaque individu.

Cette part est d'autant plus forte par rapport au montant du salaire que la perte de salaire qu'elle compense est plus faible. Elle avantage les emplois les moins qualifiés au bénéfice d'activités qui sinon, n'auraient pu trouver de débouchés rentables sur le marché.

 

 

*         4/ Le coût de la protection sociale doit être supporté aussi par l'ensemble de la collectivité

Il est devenu évident que le financement sera progressivement assuré par un prélèvement sur l'ensemble des richesses produites. En conséquence, la redistribution sociale doit bénéficier à l'ensemble des citoyens.

IV/ REPONSE AUX OBJECTIONS

 

*         1/ Le revenu minimum d'existence va inciter à la paresse

Quel que soit son mode de calcul, le montant du revenu minimum d'existence reste modeste. Il assure seulement à son bénéficiaire la possibilité de ne pas vivre dans la misère. Le bénéficiaire sera donc tout naturellement incité à travailler pour augmenter ses revenus et jouir d'un meilleur train de vie. En outre, le revenu minimum d'existence doit évoluer avec le Produit Intérieur Brut, à la hausse comme à la baisse. Ainsi, automatiquement régulé, si d'aventure chacun voulait se contenter du revenu minimum d'existence, sans chercher à multiplier les richesses par son activité le revenu global diminuerait et avec lui le montant du revenu minimum d'existence. Cette baisse pénaliserait en premier ceux qui, refusant de participer à l'effort collectif, se seraient contentés du seul revenu minimum d'existence. On peut aussi être certain que tous les autres feraient pression sur eux dans l'intérêt commun

C'est une façon démocratique d'assurer la liberté, l'égalité, la solidarité.

En outre, comme il se cumule avec tout autre revenu, il évite l'effet de seuil de la protection sociale selon lequel, en-dessous d'un certain niveau de revenu , il vaut mieux ne pas travailler pour éviter de perdre le bénéfice de son assistance.

 

 

*         2/ Distribuer une somme identique au riche et au pauvre est inéquitable

Cette objection est souvent avancée par ceux pour qui l'assistance de l'Etat doit revenir aux plus défavorisés.

Pourtant, comme le revenu minimum d'existence appartient à tous, chacun doit recevoir la même part. De ce fait il diminue la distance sociale entre les citoyens. A l'Etat, il épargne toute bureaucratie allégeant ainsi son poids sur la productivité du pays et évite des discussions sans fin sur le choix des bénéficiaires.

En outre, le revenu minimum d'existence étant imposable, la majeure partie du revenu supplémentaire ainsi alloué aux riches sera absorbée par l'impôt alors que le pauvre en sera exonéré. Façon simple pour l'Etat de récupérer une partie des sommes distribuées aux moins nécessiteux.

 

 

*         3/ Le revenu minimum d'existence et de confort développe l'assistanat

Evidemment non, puisque chacun le touche et reçoit une somme identique. En cela il se distingue fondamentalement du RMI et des diverses aides à la personne qui s'inscrivent précisément dans la logique de l'assistanat, générateur de gaspillage et de fraude.

Le revenu minimum d'existence, au contraire, inaliénable et inconditionnel ne nécessite aucune enquête préalable.

Complété librement par des revenus d'activité, il n'incite donc pas à frauder et personne n'y trouve avantage à se maintenir dans une situation d'assistance.

Pour mieux le comprendre, considérons 4 joueurs de cartes. D'habitude les cartes sont distribuées au hasard si bien qu'en fonction des circonstances, l'un des partenaires pourra se trouver privé de toute carte maîtresse. S'il n'est pas doué pour ce jeu, il sera tenté de justifier ses mauvaises performances par son manque de chance. Supposons alors que, sans modifier les règles du jeu l'on change le mode de distribution des cartes en donnant 1 as, carte la plus forte à chacun des joueurs, les autres cartes étant distribuées au hasard. Des lors chacun dispose obligatoirement d'une carte maîtresse lui assurant un minimum de chance.

Eh bien ces as représentent le revenu minimum d'existence et de confort.

Aucun individu en aucune circonstance ne peut donc se retrouver dépouillé de la moindre ressource. De plus, chacun la recevant aucun n'est favorisé ni pénalisé.

C'est en cela que réside l'équité et la fin de l'assistanat.

 

 

*         4/ Le revenu minimum d'existence et de confort accorde des droits sans rien exiger en retour

Le revenu minimum d'existence et de confort est un dû de la collectivité à chacun de ses membres. Cela étant rien n'interdit de l'assortir d'un service civique. En effet, malgré le progrès technique, il restera probablement dans nos sociétés une barre incompressible de travail non épanouissant, voire sale et servile. Si ces travaux sont indispensables à l'ensemble de la collectivité, qu'ils soient assurés par tous.

 

 

*         5/ Certains bénéficiaires du revenu minimum d'existence ne sauront pas utiliser leur temps libre

Cette objection concerne tout autant la réduction du temps de travail, phénomène historique, que l'instauration du revenu minimum d'existence. D'ailleurs, elle avait déjà été avancée lors de la mise en place des congés payés.

Elle traduit un mépris inacceptable vis-à-vis de l'homme supposé incapable de gérer son temps. Cette crainte peut être fondée si l'éducation se limite à l'unique enseignement d'un savoir-faire, au détriment d'un savoir-être alors que l'on doit tout autant apprendre à l'homme à s'épanouir, à développer son esprit critique et à apporter son intelligence et sa créativité au bénéfice des personnes qui l'entourent. En somme, enseigner comment occuper intelligemment et efficacement son temps libre.

 

 

*         6/ L'échec de l'expérience historique de Speenhamland au 18e siècle préfigure l'échec probable du revenu minimum d'existence

Après la suppression de l'accès aux terrains communaux qui avaient permis jusque-là aux plus pauvres une auto-production alimentaire, genre de revenu minimum d'existence en nature, les juges de Speenhamland décidèrent d'instaurer un complément de ressources à ces pauvres.

Cette initiative gagna rapidement tous les villages, jusqu'à son abolition en 1834. Cette abolition est aujourd'hui considérée comme un échec par les adversaires du revenu minimum d'existence. En fait, il s'agissait plutôt de l'équivalent de l'actuel RMI. Si échec il y eut signifié par l'abolition, il confirme plutôt l'impossibilité de considérer le RMI comme une solution permanente, mais seulement comme une mesure transitoire destinée à adoucir les rigueurs des transformations économiques et sociales. En l'occurrence, à partir du moment où l'industrie triomphante avait besoin de davantage de bras, il fallait, à la demande des libéraux, favoriser le libre mouvement des campagnes vers les villes, freiné alors par l'allocation versée aux pauvres des villages.

 

 

*         7/ Le revenu minimum d'existence va déstabiliser les structures économiques et générer des comportements imprévisibles

Cette objection serait fondée si le revenu minimum d'existence était instauré d'un seul coup mais, tant pour des raisons financières (cf 8 ci-après) qu'économiques et psychologiques, son instauration sera progressive et s'échelonnera sur une durée minimale de 5 ans.

Ainsi, cette introduction sera accompagnée d'une suppression, elle aussi progressive, des allocations existantes, afin de ne pas introduire de fortes variations budgétaires, tant au niveau des citoyens que de l'Etat. Dans cette optique, le bénéficiaire d'allocations existantes aujourd'hui les verrait diminuer en même temps que son montant du revenu minimum d'existence augmenterait, le total restant constant. Il n'aurait donc pas de variation dans ses revenus. En revanche, dans un premier temps, ceux qui ne bénéficient d'aucune allocation conditionnelle verraient leur revenu augmenter.

 

*         8/ Ce projet utopiste ne peut pas être financé

Sur la base d'une allocation de l'ordre de 450 € /mois pour un adulte et réduite de moitié pour les mineurs (soit une allocation mensuelle de 1 350 euros pour une famille de 2 enfants), on obtient :

 

 

Milliards d'Euros

Coût total pour la nation *

300

Economie sur les prestations auxquelles le revenu d'existence se substitue*

225

 

Economie sur les frais de gestion du système existant*

15

Reste à financer*

60


 

Pour un budget de l'Etat de l'ordre de 240 milliards d’euros avec un PIB de 1 200 milliards d’euros, le solde à financer ne peut évidemment être couvert par l'impôt dès la 1ère année. Mais la réforme sera progressive, s'échelonnera sur une durée minimale de 5 ans et sera initiée par un recours à la création monétaire durant sa phase de mise en œuvre, en application de la politique monétaire active au service de l'économie (cf chapitre consacré à ce sujet). Pour satisfaire aux contraintes imposées par le traité de Maastricht, cette création se fera par le biais d'un emprunt à durée illimitée et à taux d'intérêt modique au bénéfice des citoyens, imposé au système bancaire. Il correspondra pour les 5 premières années à un montant total de : 12+24+36+48+60 =180 milliards d'euros.

Cette injection de monnaie stimulera l'activité économique dont les potentiels productifs sont encore largement sous employés (taux de chômage proche de 10%), assurant ainsi une croissance du PIB de l'ordre de 3 à 4% en moyenne. Dès la 6e année le PIB supérieur à 1 500 milliards d’euros permettra de financer le revenu d'existence par l'impôt, sans augmentation du taux de prélèvement, le budget de l'Etat ramené au PIB restant constant (240/1.200 = 300/1.500). Durant la phase de mise en œuvre, à taux de prélèvement constant, la croissance du PIB apportera à l'Etat un supplément régulier de ressources, à même de réduire son endettement, augmentant d'autant ses marges de manoeuvre pour le financement de projets d'intérêts collectifs. Parallèlement, le supplément de pouvoir d'achat généré par le revenu d'existence permettra une modération salariale, de nature à placer les entreprises en position compétitive sur un marché en expansion.

Ultérieurement, le montant alloué au titre du revenu minimum d'existence devra croître avec l'augmentation du PIB et ira de pair avec la réduction de la durée du travail, assurant ainsi progressivement à tous un revenu décent, davantage de temps libre, donc une meilleure qualité de vie.

 
V/ LES AVANTAGES  

Ils sont multiples Mentionnons les plus marquants.

*         1/ Le revenu minimum d'existence et de confort supprime toute bureaucratie

En effet, distribué de la naissance à la mort, sans autre justification que d'appartenir à la communauté, il ne nécessite ni enquête préalable, ni instruction, hormis la fourniture de l'acte de naissance puis de l'acte de décès de son bénéficiaire.

Alimenté par un virement automatique à un compte en banque ouvert au nom de chaque titulaire sa gestion a un coût négligeable et son montant global pour la collectivité est aisément estimable. En outre, comme il se substitue à la totalité des aides à la personne, excepté les indemnités pour incapacités physiques, la simplification administrative en résultant est considérable.

 

 

*         2/ Le revenu minimum d'existence allège le coût du travail

Si l'on décide que le revenu minimum d'existence progressif au minimum sur cinq ans compense à due concurrence les augmentations de salaires à venir, le coût du travail pour l'entreprise est progressivement réduit d'autant.

Si, de même on lie son instauration à la nécessaire réduction de la durée du travail, les deux réformes s'épaulant mutuellement les sommes allouées au titre du revenu minimum d'existence viendront pour partie compenser les diminutions de salaires imposées à certaines catégories de salariés par suite de la réduction des horaires.

 

*         3/ Le revenu minimum d'existence assure une parfaite égalité dans son mode de distribution

En cela, il manifeste concrètement une égalité fondamentale entre tous les citoyens et apporte à chacun le témoignage concret de son appartenance à la communauté; l'égalité parfaite entre le droit des femmes et celui des hommes devient réalité.

Cette égalité joue également en faveur de la famille qui se voit ainsi fortement protégée dès lors qu'une tutelle ad hoc est instaurée pour protéger les mineurs d'éventuels abus parentaux.

Elle trouve également un prolongement heureux dans l'aménagement du territoire, les personnes les plus touchées par la crise et vivant dans des banlieues surpeuplées ayant alors avantage à retourner à la campagne, où la vie y est moins chère.

 

*         4/ Le revenu minimum d'existence assure une meilleure transparence et une plus grande stabilité du pouvoir d'achat

Comme il se substitue à la multiplicité des aides allouées à la personne, la collectivité connaît parfaitement le mode de redistribution de ses ressources qui en outre, limite les passe-droits et les avantages particuliers. De plus, le pouvoir d'achat régulier qu'il apporte réduit d'autant l'amplitude des variations conjoncturelles

 

*         5/ Le revenu minimum d'existence libère l'individu et développe son esprit d'initiative

Pour l'individu, la certitude de disposer d'un revenu garanti en toutes circonstances change profondément son comportement, par le sentiment de sécurité que cela lui apporte. La régularité du versement, notamment, l'autorise à prendre certains risques, à mieux choisir ses activités et à mieux les répartir.

Rappelons à ce propos les résultats d'une expérience conduite en Alsace en 1994 entre deux groupes de Rmistes, l'un à qui on accorde le RMI pendant deux ans, sans conditions, l'autre soumis aux contraintes légales.

Le premier groupe, assuré d'une sécurité sur une certaine durée, a vu ses membres se prendre en charge chercher un logement, faire des projets d'avenir, Le second au contraire, a conservé l'attitude passive que l'on déplore trop souvent aujourd'hui. Exemple frappant qui montre que la sécurité, par la permanence d'un revenu, change radicalement la perception de notre avenir, de nos possibilités d'insertion et de notre engagement dans l'économie.

 

*         6/ Le revenu minimum d'existence n'obéit à aucune idéologie

En lui-même, le revenu minimum d'existence ne présuppose aucune idéologie. L'idéologie ultra libérale aussi bien que néo collectiviste peuvent se construire sur la base de cette proposition. Elle vient nous rappeler non seulement notre appartenance au même corps social, mais aussi qu'à ce titre nous formons une entité à considérer dans sa globalité quels que soient les individus qui la composent, leurs situations personnelles, leur âge, leur sexe. En cela, le revenu minimum d'existence est un facteur de paix sociale.

 

*         7/ Le revenu minimum d'existence permet une ouverture sur l'Europe sociale et sur le monde

Si l'initiative du revenu minimum d'existence venait de l'Europe, sa mise en oeuvre en serait accélérée et renforcerait l'union européenne. Ce serait les premiers pas de l'Europe sociale, encore si négligée et pourtant tellement souhaitable.

Etendu à l'ensemble des pays en voie de développement, le revenu minimum d'existence pourrait modifier radicalement notre assistance à ces pays usurpée par quelques clans de profiteurs. Il suffirait de prendre la quantité d'aide internationale et de la redistribuer simplement en pluie, sous la forme d'un revenu minimum d'existence et de confort à tous.

Même si elle ne s'élevait qu'à un dollar par habitant, cette nouvelle forme d'allocation changerait radicalement les données de la lutte contre la misère dans le monde.

Evidemment, le revenu minimum d'existence, à lui seul, ne peut prétendre guérir tous les maux dont souffre la société. Pour autant, il n'en constitue pas moins un des fondements essentiels des réformes à entreprendre.

 
   
   
   

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