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"Un
revenu minimum d'existence pour tous"
dans une économie distributive
C'est le résultat d'une utilisation
intelligente de la
science, des technologies nouvelles
et d'une volonté politique
orientée vers le bonheur des humains"
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(R.M.E.)
REVENU MINIMUM
D'EXISTENCE
ARGUMENTS ET OBJECTIONS
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L'allocation d'un revenu minimum d'existence, sans
contrepartie en travail, choque les mentalités. En
effet, la plupart des gens admettent difficilement
qu'une rémunération soit attribuée à celui qui ne
travaille pas, estimant que c'est là le plus sûr moyen
de favoriser la paresse et de déresponsabiliser
l'individu.
Cela choque notre base culturelle et nos mentalités.
Ne dit-on pas couramment :
« tu gagneras ton
pain à la sueur de ton front », « tout travail mérite
salaire », « la dignité vient du travail, qui ne
travaille pas ne mange pas ».
De fait, le revenu du travail est le moyen de
contraindre au travail, et c'est ainsi que notre société
a appuyé toute reconnaissance sociale sur un lien strict
entre revenu et emploi. Mais si notre société s'est
organisée en faisant du travail un emploi,
progressivement l'emploi est devenu une marchandise et
le "sans emploi" un chômeur sur la voie de l'exclusion.
Or ce type d'organisation s'éteint. Et notre société est
emportée dans une mutation qui la métamorphose. Notre
façon antérieure d'envisager la vie devient caduque.
Expliquons-en les raisons en partant du constat.
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I/ LE CONSTAT
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Le travail rémunéré ne concerne qu'une tranche de la
population
La durée du travail ne cesse de diminuer
Le travail devient de plus en plus précaire et
intermittent
Les revenus du travail n'assurent plus le financement de
la protection sociale
La dignité de l'homme n'est plus seulement liée au
travail
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1/ Le travail rémunéré ne concerne qu'une tranche de la
population
Si l'on regarde la situation de la population française,
sur 60 millions d'habitants il y a moins de 25 millions
d'actifs, c'est à dire de personnes exerçant un travail
rémunéré déclaré, les seules reconnues comme actives.
Si l'on regarde les classes d'âge, cela représente moins
de 60% de la population en âge de travailler. Compte
tenu de l'abaissement de l'âge de la retraite, de
l'allongement de la durée de la vie et de la scolarité,
ce pourcentage ira en augmentant. Par ailleurs, on
estime que les 3/5 du travail productif échappent au
salariat : travail au noir, travail domestique,
éducation, autoproduction, bénévolat.
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2/ La durée du travail ne cesse de diminuer
En 1830, la durée annuelle du travail était de 3 200
heures. Elle est tombée à 2800 heures au début du siècle
et n'atteint plus aujourd'hui que 1700 heures. Avec
l'évolution du progrès technique qui croît en
progression géométrique et l'amélioration de
l'organisation et du management des entreprises, les
réserves de productivité sont considérables. Dès lors,
deux modèles de développement sont envisageables ; l'un
privilégiant une croissance très forte pour avantager la
consommation et la recherche de biens matériels ;
l'autre, au contraire, mettant l'accent sur la qualité
de la vie et le développement de l'être, option
impliquant une augmentation du temps libre et la
recherche d'une activité pleinement choisie.
Dans cette deuxième hypothèse, nettement préférable, la
durée du travail diminuera encore de moitié dans un
avenir relativement proche, le temps consacré au travail
perdant progressivement la place prédominante qu'il
occupe encore aujourd'hui.
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3/ Le travail devient de plus en plus précaire et
intermittent
Nous avons vécu jusqu'alors en faisant se succéder pour
tous : études, emploi quasi garanti à durée
indéterminée, puis retraite, le tout dans une sorte
d'harmonie collective. Or ce cycle de vie bien rythmé
tend à disparaître.
Le travail devient de plus en plus intermittent, voire
précaire, et les périodes d'emploi alternent avec des
phases d'inactivité ou de formation; d'ailleurs chaque
individu aura bientôt à apprendre plusieurs métiers dans
sa vie. Il faut donc rompre le lien trop strict
emploi-revenu qui aliène l'homme au salariat et
l'enferme dans ses contradictions : devoir travailler de
façon quasi continue alors qu'il devra en permanence
affronter le changement.
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4/ Les revenus du travail n'assurent plus le financement
de la protection sociale
On le sait maintenant: le nombre de personnes à secourir
allant en augmentant, il devient impossible de financer
la protection sociale sur les seuls revenus du travail.
Il est dès lors indispensable de l'asseoir sur
l'ensemble des richesses produites ou, au minimum, sur
la totalité des revenus, ce qui enlève à ceux du travail
leur quasi monopole en la matière.
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5/ La dignité de l'homme n'est plus liée au seul travail
Elle est tout autant fonction du rôle social de la
personne. C'est ainsi que Dominique Méda, dans son
ouvrage "Le
travail, une valeur en voie de disparition"
distingue 4 formes d'activité : le travail de
production, la participation à la vie collective et
associative, la vie familiale et amoureuse. Si
participer à ces 4 activités est profondément humain, il
ne l'est pas nécessairement d'être salarié.
Dans la Grèce antique et plus récemment chez nous avant
la révolution le travail était considéré comme
dégradant, voire servile. C'est pourquoi, les nobles ne
travaillaient pas. En les obligeant à rentrer dans le
rang, la révolution française a fait du travail une
valeur unificatrice et libératrice. Mais le travail
comme fonction unificatrice, n'est qu'une courte période
dans l'histoire de l'humanité.
La référence au travail salarié, pour nécessaire qu'elle
soit, ne peut donc servir d'unique critère d'intégration
sociale dans une société en crise, où une frange
croissante de la population se trouve marginalisée. De
ce constat, l'instauration d'un revenu minimum
d'existence se justifie donc, aussi bien pour la plus
élémentaire justice sociale que pour des raisons
économiques.
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II/ L'IMPERATIF DE JUSTICE SOCIALE
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Face aux mutations de notre société, on peut envisager
deux attitudes.
La première est celle pratiquée dans les pays
anglo-saxons plus particulièrement aux Etats Unis. Elle
consiste à laisser le marché arbitrer. Puisque la
demande de travail est supérieure à l'offre l'ajustement
se fera par une baisse des salaires; ainsi tout le monde
finira par trouver un emploi.
Mais face à l'implacable loi du marché qui régit la
création d'emploi et le niveau des rémunérations
s'ajoute l'inévitable intermittence qu'exige les
nouveaux modes de production. Sans aucun filet de
sécurité, la précarité place les demandeurs d'emploi
dans une situation de concurrence effrénée, les
obligeants à accepter des offres souvent très
inférieures à leurs compétences, si tant est qu'ils
arrivent à trouver un emploi et ne se voient pas rejetés
dans la misère et le désarroi moral par une trop longue
période de chômage.
La deuxième attitude refuse cette éventualité et cherche
à faciliter l'émergence d'une société dans laquelle
l'homme aura sa juste place afin qu'il vive en tant que
personne humaine digne et respectée. Les progrès sociaux
réalisés depuis deux siècles ne rendent pas cet objectif
illusoire.
Dans une société ayant atteint le niveau de notre
richesse, la plus élémentaire justice exige que tout
individu appartenant à la communauté dispose, en toutes
circonstances, d'un revenu suffisant lui permettant de
se loger, de se vêtir et de se nourrir.
On ne vient plus aider celui qui se trouve en difficulté
mais on part du principe que le citoyen parce qu'il
existe, a droit à un revenu élémentaire qui vient, comme
un filet de sécurité, le protéger contre les accidents
de la vie.
Cette allocation ne demande aucune justification
d'autant que, dans la pauvreté toute démarche a quelque
chose de blessant et la dignité se réfugie dans le refus
de demander. En cela le revenu minimum d'existence est
un facteur d'intégration, car il est pour chacun la
traduction monétaire de son appartenance à la
communauté. Il concrétise le lien social devant exister
entre tous les citoyens.
Ce revenu élémentaire inconditionnel assure à l'homme
une nouvelle liberté. Il ne consacre plus la totalité de
son temps à gagner sa vie. Il peut retrouver du temps à
donner au sens de son existence. Il permet d'investir en
l'homme, dans sa richesse, dans son potentiel de
créativité. En lui assurant, quoiqu'il arrive, un
minimum de capacité financière, c'est renforcer sa
position face à ses employeurs c'est aussi lui permettre
de mieux choisir ses activités sans mettre en péril sa
vie familiale. Ainsi ses périodes d'études, de travail,
de participation à des activités sociales collectives,
éducatives, pourront plus aisément alterner et se
combiner au cours de son existence.
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III/ JUSTIFICATIONS ECONOMIQUES
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Elles sont multiples et résultent des constats
précédemment exposés.
1/ Tout individu crée un potentiel d'échange
Tout individu, de par son existence, crée un potentiel
d'échanger indépendamment de son action propre. Ainsi le
bébé quand il naît génère une activité économique : la
clinique, le médecin, les couches, le lait etc.
De cette activité qui rémunère les autres, il a un
dividende à recevoir en tant que membre à part entière
de la société. Si on ne lui donne pas l'équivalent
monétaire de son potentiel d'échange on le tue
socialement et la société, par l'activité ainsi perdue
en supporte également le coût.
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2/ Le niveau de rémunération du travail n'est pas le
fruit exclusif de l'effort de chacun
Considérons deux jumelles parfaites ayant reçu la même
formation élémentaire mais l'une vivant en Europe du
nord, l'autre en Afrique. A compétence et à travail
équivalents et, pour un même effort, l'européenne
dispose d'un niveau de vie très supérieur à l'africaine,
simplement parce qu'elle bénéficie d'un environnement
d'organisation sociale, de connaissances de modes de
pensée, de réseaux et d'habitudes d'échanges qui
conduisent à une productivité du travail très supérieure
à celle que connaît l'Afrique.
En fait, la première jumelle hérite du fruit de l'effort
des générations antérieures.
Or cet héritage de productivité ne peut être approprié
seulement par quelques-uns. Il appartient à la
collectivité tout entière. Il doit donc bien être
réparti par parts égales entre tous les citoyens d'un
même pays.
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3/ Le coût de la réduction du travail doit être supporté
pour partie par la collectivité
Si, comme il est souhaitable on parvient dans un avenir
plus ou moins proche à diminuer de moitié le nombre
d'heures de travail, le coût horaire de l'heure
travaillée va doubler pour un salaire mensuel supposé
équivalent à celui d'aujourd'hui. Aucun inconvénient
pour les activités mécanisables où un seul salarié
suivra un nombre supérieur de robots assurant à sa place
la production. Mais qu'en sera-t-il des activités pour
lesquelles l'homme demeure indispensable, en particulier
celles où prédominent le contact humain ? Leur coût
doublant, elles risquent progressivement de sortir du
secteur marchand, voire de disparaître - c'est ce qui se
passe actuellement alors qu'elles sont si nécessaires à
la qualité de notre vie. Voilà pourquoi au fur à mesure
de la réduction de la durée du travail, une partie de
l'éventuelle perte de salaire subie par le salarié, pour
les heures ainsi supprimées, doit être compensée par la
collectivité. C'est en quelque sorte le fruit de la
production des robots à répartir par parts égales entre
chaque individu.
Cette part est d'autant plus forte par rapport au
montant du salaire que la perte de salaire qu'elle
compense est plus faible. Elle avantage les emplois les
moins qualifiés au bénéfice d'activités qui sinon,
n'auraient pu trouver de débouchés rentables sur le
marché.
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4/ Le coût de la protection sociale doit être supporté
aussi par l'ensemble de la collectivité
Il est devenu évident que le financement sera
progressivement assuré par un prélèvement sur l'ensemble
des richesses produites. En conséquence, la
redistribution sociale doit bénéficier à l'ensemble des
citoyens.
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IV/ REPONSE AUX OBJECTIONS
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1/ Le revenu minimum d'existence va inciter à la paresse
Quel que soit son mode de calcul, le montant du revenu
minimum d'existence reste modeste. Il assure seulement à
son bénéficiaire la possibilité de ne pas vivre dans la
misère. Le bénéficiaire sera donc tout naturellement
incité à travailler pour augmenter ses revenus et jouir
d'un meilleur train de vie. En outre, le revenu minimum
d'existence doit évoluer avec le Produit Intérieur Brut,
à la hausse comme à la baisse. Ainsi, automatiquement
régulé, si d'aventure chacun voulait se contenter du
revenu minimum d'existence, sans chercher à multiplier
les richesses par son activité le revenu global
diminuerait et avec lui le montant du revenu minimum
d'existence. Cette baisse pénaliserait en premier ceux
qui, refusant de participer à l'effort collectif, se
seraient contentés du seul revenu minimum d'existence.
On peut aussi être certain que tous les autres feraient
pression sur eux dans l'intérêt commun
C'est une façon démocratique d'assurer la liberté,
l'égalité, la solidarité.
En outre, comme il se cumule avec tout autre revenu, il
évite l'effet de seuil de la protection sociale selon
lequel, en-dessous d'un certain niveau de revenu , il
vaut mieux ne pas travailler pour éviter de perdre le
bénéfice de son assistance.
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2/ Distribuer une somme identique au riche et au pauvre
est inéquitable
Cette objection est souvent avancée par ceux pour qui
l'assistance de l'Etat doit revenir aux plus
défavorisés.
Pourtant, comme le revenu minimum d'existence appartient
à tous, chacun doit recevoir la même part. De ce fait il
diminue la distance sociale entre les citoyens. A
l'Etat, il épargne toute bureaucratie allégeant ainsi
son poids sur la productivité du pays et évite des
discussions sans fin sur le choix des bénéficiaires.
En outre, le revenu minimum d'existence étant imposable,
la majeure partie du revenu supplémentaire ainsi alloué
aux riches sera absorbée par l'impôt alors que le pauvre
en sera exonéré. Façon simple pour l'Etat de récupérer
une partie des sommes distribuées aux moins nécessiteux.
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3/ Le revenu minimum d'existence et de confort développe
l'assistanat
Evidemment non, puisque chacun le touche et reçoit une
somme identique. En cela il se distingue
fondamentalement du RMI et des diverses aides à la
personne qui s'inscrivent précisément dans la logique de
l'assistanat, générateur de gaspillage et de fraude.
Le revenu minimum d'existence, au contraire, inaliénable
et inconditionnel ne nécessite aucune enquête préalable.
Complété librement par des revenus d'activité, il
n'incite donc pas à frauder et personne n'y trouve
avantage à se maintenir dans une situation d'assistance.
Pour mieux le comprendre, considérons 4 joueurs de
cartes. D'habitude les cartes sont distribuées au hasard
si bien qu'en fonction des circonstances, l'un des
partenaires pourra se trouver privé de toute carte
maîtresse. S'il n'est pas doué pour ce jeu, il sera
tenté de justifier ses mauvaises performances par son
manque de chance. Supposons alors que, sans modifier les
règles du jeu l'on change le mode de distribution des
cartes en donnant 1 as, carte la plus forte à chacun des
joueurs, les autres cartes étant distribuées au hasard.
Des lors chacun dispose obligatoirement d'une carte
maîtresse lui assurant un minimum de chance.
Eh bien ces as représentent le revenu minimum
d'existence et de confort.
Aucun individu en aucune circonstance ne peut donc se
retrouver dépouillé de la moindre ressource. De plus,
chacun la recevant aucun n'est favorisé ni pénalisé.
C'est en cela que réside l'équité et la fin de
l'assistanat.
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4/ Le revenu minimum d'existence et de confort accorde
des droits sans rien exiger en retour
Le revenu minimum d'existence et de confort est un dû de
la collectivité à chacun de ses membres. Cela étant rien
n'interdit de l'assortir d'un service civique. En effet,
malgré le progrès technique, il restera probablement
dans nos sociétés une barre incompressible de travail
non épanouissant, voire sale et servile. Si ces travaux
sont indispensables à l'ensemble de la collectivité,
qu'ils soient assurés par tous.
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5/ Certains bénéficiaires du revenu minimum d'existence
ne sauront pas utiliser leur temps libre
Cette objection concerne tout autant la réduction du
temps de travail, phénomène historique, que
l'instauration du revenu minimum d'existence.
D'ailleurs, elle avait déjà été avancée lors de la mise
en place des congés payés.
Elle traduit un mépris inacceptable vis-à-vis de l'homme
supposé incapable de gérer son temps. Cette crainte peut
être fondée si l'éducation se limite à l'unique
enseignement d'un savoir-faire, au détriment d'un
savoir-être alors que l'on doit tout autant apprendre à
l'homme à s'épanouir, à développer son esprit critique
et à apporter son intelligence et sa créativité au
bénéfice des personnes qui l'entourent. En somme,
enseigner comment occuper intelligemment et efficacement
son temps libre.
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6/ L'échec de l'expérience historique de Speenhamland au
18e siècle préfigure l'échec probable du revenu minimum
d'existence
Après la suppression de l'accès aux terrains communaux
qui avaient permis jusque-là aux plus pauvres une
auto-production alimentaire, genre de revenu minimum
d'existence en nature, les juges de Speenhamland
décidèrent d'instaurer un complément de ressources à ces
pauvres.
Cette initiative gagna rapidement tous les villages,
jusqu'à son abolition en 1834. Cette abolition est
aujourd'hui considérée comme un échec par les
adversaires du revenu minimum d'existence. En fait, il
s'agissait plutôt de l'équivalent de l'actuel RMI. Si
échec il y eut signifié par l'abolition, il confirme
plutôt l'impossibilité de considérer le RMI comme une
solution permanente, mais seulement comme une mesure
transitoire destinée à adoucir les rigueurs des
transformations économiques et sociales. En
l'occurrence, à partir du moment où l'industrie
triomphante avait besoin de davantage de bras, il
fallait, à la demande des libéraux, favoriser le libre
mouvement des campagnes vers les villes, freiné alors
par l'allocation versée aux pauvres des villages.
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7/ Le revenu minimum d'existence va déstabiliser les
structures économiques et générer des comportements
imprévisibles
Cette objection serait fondée si le revenu minimum
d'existence était instauré d'un seul coup mais, tant
pour des raisons financières (cf 8 ci-après)
qu'économiques et psychologiques, son instauration sera
progressive et s'échelonnera sur une durée minimale de 5
ans.
Ainsi, cette introduction sera accompagnée d'une
suppression, elle aussi progressive, des allocations
existantes, afin de ne pas introduire de fortes
variations budgétaires, tant au niveau des citoyens que
de l'Etat. Dans cette optique, le bénéficiaire
d'allocations existantes aujourd'hui les verrait
diminuer en même temps que son montant du revenu minimum
d'existence augmenterait, le total restant constant. Il
n'aurait donc pas de variation dans ses revenus. En
revanche, dans un premier temps, ceux qui ne bénéficient
d'aucune allocation conditionnelle verraient leur revenu
augmenter.
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8/ Ce projet utopiste ne peut pas être financé
Sur la base d'une allocation de l'ordre de 450 € /mois
pour un adulte et réduite de moitié pour les mineurs
(soit une allocation mensuelle de 1 350 euros pour une
famille de 2 enfants), on obtient :
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Milliards d'Euros
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Coût total pour la nation *
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300
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Economie sur les prestations auxquelles le
revenu d'existence se substitue*
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225
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Economie sur les frais de gestion du système
existant*
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15
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Reste à financer*
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60
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Pour un budget de l'Etat de l'ordre de 240 milliards
d’euros avec un PIB de 1 200 milliards d’euros, le solde
à financer ne peut évidemment être couvert par l'impôt
dès la 1ère année. Mais la réforme sera progressive,
s'échelonnera sur une durée minimale de 5 ans et sera
initiée par un recours à la création monétaire durant sa
phase de mise en œuvre, en application de la politique
monétaire active au service de l'économie (cf chapitre
consacré à ce sujet). Pour satisfaire aux contraintes
imposées par le traité de Maastricht, cette création se
fera par le biais d'un emprunt à durée illimitée et à
taux d'intérêt modique au bénéfice des citoyens, imposé
au système bancaire. Il correspondra pour les 5
premières années à un montant total de : 12+24+36+48+60
=180 milliards d'euros.
Cette injection de monnaie stimulera l'activité
économique dont les potentiels productifs sont encore
largement sous employés (taux de chômage proche de 10%),
assurant ainsi une croissance du PIB de l'ordre de 3 à
4% en moyenne. Dès la 6e année le PIB supérieur à 1 500
milliards d’euros permettra de financer le revenu
d'existence par l'impôt, sans augmentation du taux de
prélèvement, le budget de l'Etat ramené au PIB restant
constant
(240/1.200 = 300/1.500).
Durant la phase de mise en œuvre, à taux de prélèvement
constant, la croissance du PIB apportera à l'Etat un
supplément régulier de ressources, à même de réduire son
endettement, augmentant d'autant ses marges de manoeuvre
pour le financement de projets d'intérêts collectifs.
Parallèlement, le supplément de pouvoir d'achat généré
par le revenu d'existence permettra une modération
salariale, de nature à placer les entreprises en
position compétitive sur un marché en expansion.
Ultérieurement, le montant alloué au titre du revenu
minimum d'existence devra croître avec l'augmentation du
PIB et ira de pair avec la réduction de la durée du
travail, assurant ainsi progressivement à tous un revenu
décent, davantage de temps libre, donc une meilleure
qualité de vie.
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V/ LES AVANTAGES
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Ils sont multiples Mentionnons les plus marquants.
1/ Le revenu minimum d'existence et de confort supprime
toute bureaucratie
En effet, distribué de la naissance à la mort, sans
autre justification que d'appartenir à la communauté, il
ne nécessite ni enquête préalable, ni instruction,
hormis la fourniture de l'acte de naissance puis de
l'acte de décès de son bénéficiaire.
Alimenté par un virement automatique à un compte en
banque ouvert au nom de chaque titulaire sa gestion a un
coût négligeable et son montant global pour la
collectivité est aisément estimable. En outre, comme il
se substitue à la totalité des aides à la personne,
excepté les indemnités pour incapacités physiques, la
simplification administrative en résultant est
considérable.
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2/ Le revenu minimum d'existence allège le coût du
travail
Si l'on décide que le revenu minimum d'existence
progressif au minimum sur cinq ans compense à due
concurrence les augmentations de salaires à venir, le
coût du travail pour l'entreprise est progressivement
réduit d'autant.
Si, de même on lie son instauration à la nécessaire
réduction de la durée du travail, les deux réformes
s'épaulant mutuellement les sommes allouées au titre du
revenu minimum d'existence viendront pour partie
compenser les diminutions de salaires imposées à
certaines catégories de salariés par suite de la
réduction des horaires.
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3/ Le revenu minimum d'existence assure une parfaite
égalité dans son mode de distribution
En cela, il manifeste concrètement une égalité
fondamentale entre tous les citoyens et apporte à chacun
le témoignage concret de son appartenance à la
communauté; l'égalité parfaite entre le droit des femmes
et celui des hommes devient réalité.
Cette égalité joue également en faveur de la famille qui
se voit ainsi fortement protégée dès lors qu'une tutelle
ad hoc est instaurée pour protéger les mineurs
d'éventuels abus parentaux.
Elle trouve également un prolongement heureux dans
l'aménagement du territoire, les personnes les plus
touchées par la crise et vivant dans des banlieues
surpeuplées ayant alors avantage à retourner à la
campagne, où la vie y est moins chère.
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4/ Le revenu minimum d'existence assure une meilleure
transparence et une plus grande stabilité du pouvoir
d'achat
Comme il se substitue à la multiplicité des aides
allouées à la personne, la collectivité connaît
parfaitement le mode de redistribution de ses ressources
qui en outre, limite les passe-droits et les avantages
particuliers. De plus, le pouvoir d'achat régulier qu'il
apporte réduit d'autant l'amplitude des variations
conjoncturelles
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5/ Le revenu minimum d'existence libère l'individu et
développe son esprit d'initiative
Pour l'individu, la certitude de disposer d'un revenu
garanti en toutes circonstances change profondément son
comportement, par le sentiment de sécurité que cela lui
apporte. La régularité du versement, notamment,
l'autorise à prendre certains risques, à mieux choisir
ses activités et à mieux les répartir.
Rappelons à ce propos les résultats d'une expérience
conduite en Alsace en 1994 entre deux groupes de
Rmistes, l'un à qui on accorde le RMI pendant deux ans,
sans conditions, l'autre soumis aux contraintes légales.
Le premier groupe, assuré d'une sécurité sur une
certaine durée, a vu ses membres se prendre en charge
chercher un logement, faire des projets d'avenir, Le
second au contraire, a conservé l'attitude passive que
l'on déplore trop souvent aujourd'hui. Exemple frappant
qui montre que la sécurité, par la permanence d'un
revenu, change radicalement la perception de notre
avenir, de nos possibilités d'insertion et de notre
engagement dans l'économie.
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6/ Le revenu minimum d'existence n'obéit à aucune
idéologie
En lui-même, le revenu minimum d'existence ne présuppose
aucune idéologie. L'idéologie ultra libérale aussi bien
que néo collectiviste peuvent se construire sur la base
de cette proposition. Elle vient nous rappeler non
seulement notre appartenance au même corps social, mais
aussi qu'à ce titre nous formons une entité à considérer
dans sa globalité quels que soient les individus qui la
composent, leurs situations personnelles, leur âge, leur
sexe. En cela, le revenu minimum d'existence est un
facteur de paix sociale.
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7/ Le revenu minimum d'existence permet une ouverture
sur l'Europe sociale et sur le monde
Si l'initiative du revenu minimum d'existence venait de
l'Europe, sa mise en oeuvre en serait accélérée et
renforcerait l'union européenne. Ce serait les premiers
pas de l'Europe sociale, encore si négligée et pourtant
tellement souhaitable.
Etendu à l'ensemble des pays en voie de développement,
le revenu minimum d'existence pourrait modifier
radicalement notre assistance à ces pays usurpée par
quelques clans de profiteurs. Il suffirait de prendre la
quantité d'aide internationale et de la redistribuer
simplement en pluie, sous la forme d'un revenu minimum
d'existence et de confort à tous.
Même si elle ne s'élevait qu'à un dollar par habitant,
cette nouvelle forme d'allocation changerait
radicalement les données de la lutte contre la misère
dans le monde.
Evidemment, le revenu minimum d'existence, à lui seul,
ne peut prétendre guérir tous les maux dont souffre la
société. Pour autant, il n'en constitue pas moins un des
fondements essentiels des réformes à entreprendre.
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Les ateliers
Vous souhaitez un monde où les
principes du paradisme s'accomplissent, cet atelier de
réflexion vous est ouvert. Dans votre secteur
d'activité, comment la robotique, les nanotechnologies
pourraient vous remplacer dans votre entreprise et
gagner votre revenu mensuel et bien sûr celui de vos
employeurs ?
N'hésitez pas à participer à ces
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Audit : identifier les pôles
d’automatisation potentiels
Analyse des besoins :
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